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28 janvier 2011

L’Ennemi, c’est le simplisme


Éric Brian und Marie Jaisson, „‘Der Feind ist die Vereinfachung’. Demographie, wissenschaftliche Fortschritte und Ideologische Kämpfe um die Encyclopédie française (1936)“, Bevölkerungsfragen. Prozesse des Wissenstransfers in Deutschland und Frankreich (1870-1939). Herausgegeben von Patrick Krassnitzer und Petra Overath. Köln/Weimar/Wien, Böhlau Verlag, 2007, S. 183-203.*



Buchinformation :

In den letzten Jahren ist in mehreren europäischen Ländern ein bemerkenswerter Aufbruch in der Bevölkerungsforschung zu verzeichnen. Bislang dominiert allerdings zumeist die nationalstaatliche Perspektive. Die Autorinnen und Autoren dieses Sammelbandes gehen darüber hinaus. Auf zwei Ebenen untersuchen sie den Wissensaustausch in Bevölkerungsfragen. Zum einen rekonstruieren sie Transferprozesse, wie die Zirkulation wissenschaftlicher Modelle oder politischer Maßnahmen zwischen Deutschland und Frankreich, aber auch darüber hinaus. Zum anderen differenzieren und historisieren sie Austauschprozesse zwischen Wissenschaft, Politik und Öffentlichkeit. Der Band gliedert sich in fünf Themenblöcke, die Kernbereiche von "Bevölkerungs-fragen" aufgreifen und Aussagen über Parallelen, Zusammenhänge, Ungleichzeitigkeiten sowie Kontingenzen ermöglichen: die Bevölkerung als demografisches Zahlenspiel, als rassenbiologistische Konstruktion, aus sexualreformerischer und aus internationaler Perspektive sowie jenseits nationalstaatlicher Räume.

Auszug des Artikels :

„Im Rückblick erscheinen die Debatten aus der Zwischenkriegszeit obskur oder gar beschämend. Heute lässt sich allerdings das Schicksal eines Buches genau rekonstruieren, das aus einem heuristischen Blickwinkel betrachtet die Spezifität aufweist, dass es den Versuch unternahm, die zeitgenössischen Spezialkenntnisse zusammen zu fassen. Es ist richtig, dass die Untersuchung, die der Historiker oder der Soziologe heute durchführen muss, eine schwierige, stellenweise unausstehliche Materie aufwühlt, bestehend aus Texten, die man besser nicht mehr lesen möchte. Es ist daher wichtig, sich los zu reißen von einem System von Allgemeinplätzen, die den Blick auf ein Untersuchungsfeld und -objekt zwischenzeitlich so oft verstellt und die zeitgenössischen wissenschaftlichen, intellektuellen und politischen Spannungen aufgewühlt haben. Nein, das war nicht das Vokabular dieser Zeit. Nein, nicht alle haben „so“ gedacht. Nein, die historischen und soziologischen Untersuchungen werfen die damaligen Akteure nicht prinzipiell in denselben Topf. Nein, die Protagonisten dieser Rassendebatte handelten nicht ahnungslos, verwirrt oder vieldeutig. Im Gegenteil, jeder drückte sich dort im Namen einer Wissenschaftsidee aus, der er sich zugehörig fühlte, und das je nach dem, wie viel politische Relevanz er seinem Handeln zutraute. Lucien Febvre und Paul Rivet (wie Henri Berr, der in dieser Hinsicht ein Mann des Aufbruchjahres 1900 blieb) hatten ihre Rolle als gutwillige, entschlossene und ohnmächtige Männer; Emmanuel Leclainche war der vom Zeitgeist getragene Reaktionär; Alexis Carrel der erfolgreich verramschende Opportunist; Henri Neuville und Maurice Halbwachs die Rigoristen, die kaum Gehör fanden. Wenn die Herausforderungen der Wissenschaft sich lediglich in vorübergehenden wissenschaftlichen Konjunkturen und unmittelbarer Politik erschöpfen würden, wäre eine solche Bilanz entmutigend. Aber die Wissenschaft im Allgemeinen und die Sozialwissenschaften im Besonderen gehen aus größeren Zeitabschnitten hervor. Und mit dem zeitlichen Abstand, den uns eine Lektüre mindestens drei Generationen später ermöglicht, kann man Henri Neuville und Maurice Halbwachs nur Recht geben.“ (S. 203)

A propos du livre :

Jusqu'ici, dans les travaux d'histoire sociale des populations domine l'approche nationale fondée sur l'Etat. Les auteur(s)s des textes rassemblés de ce recueil cherchent à dépasser une telle limite en examinant les formes prises par les transferts de connaissances sur les populations. L'enquête est menée à deux niveaux. Il s'agit d'une part d'examiner la circulation entre l'Allemagne et la France des connaissances à propos des questions de population après la guerre de 1870 et avant celle de 1939, aussi bien celle des modèles scientifiques que celle des politiques de population. Il s'agit d'autre part de saisir, par voie de différenciation et d'historicisation, les logiques de ces processus d'échange qui mettent en jeu les rapports entre science, politique et public. Le volume se divise en cinq groupes de textes qui permettent d'appréhender les principaux domaines où les "questions de population" se sont jouées : le jeu numérique de la population, la construction biologique des races, la réforme des comportements sexuels, la population au delà de l'Etat-Nation, la perspective internationale. Des parallèles, des relations, des différences de rythmes et des proximités effectives sont ainsi mises en évidence et analysées.

Extrait de l’article :

« Rétrospectivement, les débats de l’entre-deux-guerres sont apparus obscurs si ce n’est honteux. On peut toutefois aujourd’hui suivre strictement le destin d’un ouvrage dont on exploite d’un point de vue heuristique la particularité d’avoir dû récapituler l’état des connaissances spécialisées. On peut alors conduire à travers cette matière difficile une enquête assez précise pour en finir avec les lieux communs au moyen desquels les commentateurs ultérieurs ont vainement espéré mettre ce débat à distance, si ce n’est parfois entretenir la confusion entre les protagonistes d’alors ou nier l’atrocité de certaines des opinions qui furent avancées. Non, ce n’était pas le vocabulaire de l’époque. Non, tout le monde ne pensait pas « comme cela ». Non, l’enquête historique et sociologique n’a pas pour principe de renvoyer dos à dos les acteurs d’alors. Non, les protagonistes de ce débat sur la race n’étaient ni inconscients, ni confus, ni ambigus. Au contraire, chacun s’y est exprimé au nom de l’idée de la science à laquelle il adhérait, et selon le sentiment qu’il avait de la pertinence politique de son geste. Lucien Febvre et Paul Rivet (comme Henri Berr qui est demeuré à cet égard un homme de 1900) tenaient le rôle des hommes de bonne volonté déterminés et impuissants ; Emmanuel Leclainche, celui du réactionnaire porté par l’époque ; Alexis Carrel, celui de l’opportuniste liquidateur à succès ; Henri Neuville et Maurice Halbwachs, ceux des rigoristes sans véritable audience favorable. Si les enjeux de science ne devaient s’épuiser que dans des conjonctures scientifiques et politiques immédiates, alors un tel bilan serait désespérant. Mais la science, en général et la science sociale en particulier procèdent d’échéances plus longues. Et à l’échelle de temps que procure une lecture au moins trois générations plus tard, on ne peut que donner raison à Henri Neuville et à Maurice Halbwachs. » (p. 203).

* Éric Brian et Marie Jaisson, « ‘L’Ennemi, c’est le simplisme’. Démographie, avancées scientifiques et luttes idéologiques autour l’Encyclopédie française (1936) », Questions de population. Processus de transferts des savoirs en Allemagne et en France (1870-1939). Sous la direction de Patrick Krassnitzer et Petra Overath. Köln/Weimar/Wien, Böhlau Verlag, 2007, p. 183-203.